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4 août 2021

La Politique Est Un Business Comme Les Autres

Portrait de Famille - ECMY 06/21 - technique mixte.
 

Le fabuleux Zébulou Luchador a accepté cet entretien en vidéo-conférence. En effet Notre Reporter se sent un peu bizarre depuis sa septième injection et de plus il ne souhaite plus sortir de chez lui de peur de contaminer son entourage. Maître Luchador s’est un peu gaussé, mais il finalement  il accepté cette semaine d’aborder à distance un sujet souvent laissé de côté : le rapport  entre secteur privé et secteur public. D’aucuns diront qu’il y a des thématiques plus porteuses ces derniers temps, mais le Maître est souverain.

NR (Notre Reporter) : Merci, cher Zébulou, d’accorder ce nouvel entretien à l’audience  de notre blog.

ZL : De rien mon petit. C’est charmant le buffet Henry IV et le brâme du cerf au point de croix  sur votre fond d’écran.

NR : Oui, je n’ai pas refait la déco depuis la mort de mémé.

ZL : Oh… je suis désolé. Elle n’a pas trop souffert  ?

NR : Non, Non, elle est morte du Covid en tombant de son échelle.

ZL : C’est ma fois fort triste. Et si nous abordions le thème de ce soir ?

NR : Vous avez souhaité expliquer à notre auditoire la subtile articulation entre le secteur public (l’état et les structures para étatiques) d’une part et le secteur privé (les entreprises et les indépendants) d’autre part.

ZL : Comme d’habitude, vous êtes complètement à côté de la plaque ! C’est incroyable qu’on vous autorise encore à poser des questions aux gens. Ma thèse est justement qu’il n’y a aucune différence entre la sphère dite publique et la sphère prive. Le clivage réel est entre les mégastructures et les microstructures. D’un côté vous trouvez de colossales superstructures étatiques et privés et de l’autre des milliards d’individus et de microstructures asservies par les premières. C’est aussi simple que cela. Faire croire aux gens que les systèmes politico-administratifs en place sont autres choses que des entreprises visant à exploiter le populo et les micros structures entrepreneuriales …et surtout réussir à faire intégrer que ces « états » sont substantiellement différents des méga-entreprises  est une des plus belles réussites des pouvoirs en place.

NR : Vous y allez un peu fort, les gens votent pour leurs dirigeants. Au moins dans les démocraties et dans les états capitalistes, il y a une différence entre le public et le privé.

ZL : Quelle différence ? Les gens votent, et alors ? La classe politique est issue à 95% de l’administration et les méthodes sont désormais les même dans les administrions privées ou étatiques. Les états en sont même arrivés à confier leurs stratégies à des cabinets d’audit internationaux. L’état est une entreprise privée aux mains d’un petit groupe de personnes qui se cooptent. Le vote est un simulacre d’expression qui ne peut pas modifier les équilibres des pouvoirs en place. Même si le vote majoritaire avait une quelconque efficacité (mais c’est un autre sujet, que nous pourrons évoquer à l’occasion), les choix proposés aux électeurs sont totalement bidons. Et vous avez vu que lorsque les urnes ne rendent pas les résultats attendus par les pouvoirs, ils ne sont pas pris en comptes. Vous vous rappelez certainement de nombreux exemples dans les dernière décennies.  

NR : Pourtant les gens semblent y trouver leur compte, et surtout, il se sont battu pour obtenir ce qu’ils ont.

ZL : Nous sommes dans un équilibre précaire qui ne peut que s’écrouler.  Les mégastructures s’affrontent et ont pour seul objectif d’accroitre leur influence. Nous avons vécu une période de quelques décennies, une vingtaine tout au plus, lors de laquelle il est apparu qu’il était dans l’intérêt de ces organisation de permettre aux peuples d’augmenter leur qualité de vie. Ces transferts de moyens ne se sont pas fait sans luttes, j’en conviens, mais l’équilibre dynamique qui s’est mis en place au milieu du XIXème siècle est rompu. Les mégastructures ne visent qu’à s’accroitre et elles sont devenues monstrueuses et leurs interactions violentes commencent à bouleverser totalement la civilisation. Les états et les mégas structures contrôlent absolument tout.  Vos finances, vos déplacements, vos modes de vies, votre santé, vos croyances, ce que vous avez le droit de croire ou de ne pas croire… tout cela est bien plus encore est aujourd’hui prisonnier d’un réseau de pouvoirs dont l’objectif n’est pas le bien être des peuples.

NR : Vous avez une vision bien noire de la situation.

ZL : Oui, quand quelque chose doit mal se passer, et bien ça se passe mal. Ces méga structures ont entrepris de se faire la guerre entre elles. Cela ne se voit pas encore, mais les différents pouvoirs en place ont entamé une bataille à mort. Le point le plus inquiétant dans cette vision est que nous savons qu’un certain nombre de ces mégastructures, et notamment la techno-structure écolophile considère désormais qu’il y a trop de gens sur terre. Nous allons vivre des moments intéressants.

NR : Ne seriez-vous pas un peu complotiste sur les bords ?

ZL : Nier tout complot est d’un angélisme consternant. Voir des complots partout c’est idiot, mais se refuser de comprendre que des organisations mettent en œuvre des moyens colossaux pour essayer créer des situations qui correspondent à leurs objectifs, c’est criminel.  Ces organisations sont parfois étatiques, paraétatiques ou idéologiques, ce sont parfois des mégastructures  issues de l’entreprise et de la finance, ce sont même des réseaux émanant de religions ou d’organisations non gouvernementales mais leur objectif est toujours d’augmenter leur pouvoir. Elles travaillent souvent de concert, sont souvent antagonistes, mais ce sont toujours en définitive les mêmes qui trinquent : les peuples.

NR : Nous vous remercions cher Zébulou Luchador pour cet exposé un peu plus noir que d’ordinaire.

ZL : Merci cher ami. Saluez de ma part notre ami Albert Combry.

1 janv. 2021

De quoi le complotisme est-il le symptôme ?

 

Vous  avez aimé 2020 ? Vous allez adorer 2021 ! Z.L. ECMY 12/2020

Fêtant par anticipation la fin de l’année 2020 avec quelques collègues, notre Reporter (NR) a croisé l’indépassable Zébulou Luchador dans un bar clandestin de la banlieue d’une mégalopole dont nous tairons ici le nom. Il a profité de l’occasion pour lui poser quelques questions (entre deux Martini-Gins) sur un sujet qui semble d’actualité : le complotisme. 

NR : Cher Maître, que vous évoque l’irruption de l’idée complotisme dans la sphère médiatique ?

Zébulou Luchador : Il convient de remonter à la source du problème. Vous pensez certainement, comme la plupart de vos contemporains, que la lutte se situe entre d’un côté Le Bien c’est à dire ce qui est ontologiquement positif, ce qui est moralement acceptable ou ce qui est validé par le corpus de lois, voir, sur un mode atténué, ce qui est gentil, lumineux, beau et sympa …et de l’autre Le Mal, négatif par nature, moralement ou éthiquement condamnable, puni par les lois, espace sombre où l’on retrouve les patibulaires, les vilains et les méchants.

NR : En effet, c’est cette approche binaire qui est universellement partagée.

Zébulou Luchador : pas si universellement et ce n’est d’ailleurs pas du tout le problème ! Il ne faut pas partir d’une approche binaire, ni ternaire ni quoi que ce soit en aire. Ce n’est de pas la lutte entre Dieu et le Diable, ou même entre ces deux larrons plus une éventuelle troisième engeance dont il s’agit !

NR : Mais, alors, où se situe donc cette tension, cette  lutte ?

Zébulou Luchador : Pour vous représenter l’état des forces en présence, vous devez admettre que le bien et le mal sont deux facettes d’une même réalité. Cette entité est constituée de l’idée même qu’il existe un bien et un mal, un dieu et un diable, un positif et un négatif. Mais cette entité est en lutte depuis ces temps immémoriaux contre une autre force fondamentale : la  dualité vérité contre erreur. Cette guerre entre la croyance que le Bien prime sur le Vrai et que (d’une manière bien moins perçue) le Mal est plus fort que le Faux a conduit à de nombreux errements. Citons seulement le succès des monothéismes où bien et mal s’affrontent et celui des démocraties représentatives ou la gauche et la droite sont les seules options offertes. Monothéismes et démocraties relèvent de la même erreur fondamentale : celle de croire que le bien et le mal s’opposent, alors qu’ils ne font que se compléter. Cette entité a pris le pas sur la force originale qui allie le vrai et le faux et qui pourtant sous-tend la réalité du monde.

NR : Quel rapport avec la question initiale, à savoir le complotisme ?

Zébulou Luchador : Le succès et la large diffusion de l’idée de complotisme est l’indice, le symptôme de la victoire tactique des premiers sur le seconds. Une victoire tactique de l’hydre Bien/Mal contre de défenseur du monde réel Vrai/Faux.

NR : Je ne suis pas certain de bien comprendre ce point.

Zébulou Luchador : C’est bien dommage. Relisez Friedrich Nietzsche et purgez  votre esprit des concepts issus de la dialectique Hégélienne.

NR : Cher Maître, merci.

Zébulou Luchador : De rien. À la vôtre. Payez donc cette tournée.

22 nov. 2020

Ouroboros

 

ZL. Le retour d'Albert Combry - 09.2017. ECMY


Le formidable Zébulou Luchador, le Méta-Stratégiste international bien connu de nos lecteurs, a daigné partager avec NR (Notre Reporter) quelques réflexions que nous vous livrons aujourd’hui sans fard ni périphrase. 

Âmes sensibles, passez votre chemin et plongez-vous plutôt sur l’intégrale de Bibi Fricotin.

NR : Zébulou, que pensez-vous de l'état dans lequelle nous vivons ?

ZL : L’état n’existe que pour lui-même. C’est un corps constitué dont les seuls objectifs sont sa propre perpétuation, le développement de sa taille et l’augmentation de son champ d’action. L’état se développe au détriment de tout ce qui l’entoure et le nourrit. Les états passés soumettaient les peuples par la force, les accablaient d’impôts, de règles et de travail forcé. Parallèlement, les états s’étendaient géographiquement par la guerre et les alliances matrimoniales ou bien pillaient leurs voisins.

NR : Mais les temps en changés, nous vivons désormais en démocratie, n’est-pas ?

ZL : Mais, mon cher, les états modernes font de même, avec des moyens décuplés et plus sophistiqués. La volonté d’augmentation tendancielle de la taille des états durant leur temps d’existence reste une constante historique totalement indépendante du type de gouvernement. Que ces états soient démocratiques ou totalitaires, quel que soit le sens  que l’on donne à ces mots, ne change rien au fait. Lorsque la situation le permet, que le climat est favorable et que le développement technique, scientifique et économique le permet, l’état s’étend au dépend du reste de la société qui en a permis l’émergence jusqu’à détruire ses fondements même et les raisons de son existence.

NR : Quelle est donc l’issue de ce processus ?

ZL : A ce moment, soit la société s’effondre, soit elle est absorbée par un état limitrophe, soit elle est razziée par des barbares, soit une révolution met en selle un nouveau paradigme.

NR : Ne seriez-vous pas un peu pessimiste ?  

ZL : L’époque contemporaine n’échappe pas à  la règle, si ce n’est que les organisations étatiques se sont  d’une part mondialisées, d’autre part se sont hybridées avec les pouvoirs médiatiques et financiers. Leurs  champs d’actions englobent désormais la quasi-totalité de la planète et la quasi-totalité des peuples. Son effondrement ne sera donc pas provoqué par la compétition avec un autre système ni par la conquête. Ce qui se passe avec l’épisode du Covid est une illustration flagrante de ce qui précède. L’état est un Ouroboros qui se dévore lui-même. Attendons et préparons-nous à sa chute.

NR : A quelle échéance prévoyez-vous cet évènement ?

ZL : Je ne suis pas voyant extralucide. Les moyens et l’emprise des organisations mondiales globalisées dépassent de très loin tout ce qui a été connu jusqu’ici. Faire un pronostic est une chose mais faire une prévision en est une autre. Si vous jouez à la roulette russe suffisamment longtemps, vous finissez nécessairement par vous tirer une balle dans la tête, quelle que soit la taille du barillet et quel que soit le nombre de balles. Il est toutefois impossible de prédire à coup sûr quand le coup partira. Il en est de même avec la chute de la société moderne. Cela est en train d’arriver, mais le statuquo peut encore durer une paire de siècles, comme une paire de mois. Tout dépendra de l’avidité avec laquelle l’état continuera à siphonner les forces qui ont permis son développement, de l’ampleur ses succès tactiques et à quels évènements extérieurs, cataclysmiques par exemples, il sera confronté.

NR : Merci cher Zébulou Luchador, de nous avoir fait partager quelques bribes de votre profonde sagesse.

ZL : De rien, à la revoyure.

16 mars 2020

Viva el Corona Virus Caramba !


Eloigné de toute pollution médiatique, vierge de toute influence délétère, exempt de toute contamination virale, notre vieux Maître Zebulou Luchador est sorti de sa réserve pour nous faire partager quelques onces exsudées de son incomparable et immense savoir.
 

Où est Arp ? Z.L. 2020.01 à ECMY  Technique Mixte.


Aujourd’hui, au micro de notre reporter, il vous parle du corona virus, celui-là même qui défraie la chronique. 

Notre Reporter :   « Cher Maître, que pensez-vous de cette pandémie ?   

      Zébulou Luchador :   « Comme vous le savez, notre mode de fonctionnement économique, appelons-le capitalisme si cela vous simplifie la représentation, ne fonctionne que par une succession de crises violentes. Dans l’histoire, les guerres étaient le moyen que trouvait le système pour remettre les compteurs à zéro. Tous types de guerres faisaient l’affaire : impérialisme, colonialisme, guerres civiles, guerres religieusess, guerres de successions… bref, le tout étant que l’on casse plein de trucs et que l’on détruise un max de valeur.

Notre Reporter : «  Donc vous pensez qu’une guerre nous attend ? 

      Zébulou Luchador :  « C’est ce que je pensais jusqu’à très récemment, mais j’ai le sentiment que le système a trouvé un moyen je dirais …plus économique de se régénérer. Il me semble que le traitement de Covid-19, phénomène prévu depuis plus de 20 ans, relève plus de la tactique méta-économique que de la pure gestion de crise. Cette Pandémie, pourtant potentiellement émergente depuis longtemps est mise à profit pour conduire les populations à accepter une réduction drastique de leur régime de vie tout en protégeant « l’élite ». Bref, cette crise sanitaire à tous les avantages d’une bonne vielle guerre sans en avoir les inconvénients, et notamment sans avoir besoin de casser des pans entier du patrimoine foncier et culturel. La manière dont est traitée cette pandémie présente bien des avantages. 

Notre Reporter : « Merci cher Maître pour ce rayon de lumière dans la nuit

Zébulou Luchador : « De rien, couvrez-vous bien et apprenez à jouer au rami si vous vivez en zone urbaine.

6 août 2018

Comment peut-on être démocrate ?


Figuratif (technique mixte ) ZL 2017

Mais comment peut-on être démocrate ? 


En quoi la palabre, la délégation et les procédés de décision-sélection par des systèmes basés sur la majorité des gens serait-il l’alpha et l’oméga de tout gouvernement ? 


De fait, l'idée même de démocratie n’est qu’une vaste fumisterie :


-       -   Le vote n’est JAMAIS l’expression de la volonté collective,

-        -  La délégation ne fonctionne pas,

-       -   La mise en scène spectaculaire des épisodes du vote est répugnante,

-       -  Les politiques, tous issus de l’administration sont soit des parasites, soit des nuisibles soit des prédateurs.


Il est tout fait possible de vivre bien mieux sans cette classe de politiques pofessionnels qui ne fait que protéger ses acquis, qui augmente sans cesse la ponction sur la collectivité et qui noit les peuples sous des monceaux de textes règlementaires. 


Il n’y a aucune raison de se prétendre démocrate et il n’y a aucune excuse à vouloir propager ce mode de fonctionnement social dont l’obsolescence, l'hypocrisie et la profonde nullité commencent à sauter aux yeux. 


Le mur conceptuel posé par la démocratie est un frein à la recherche d’un système meilleur.


Trouvons mieux.

24 août 2017

Le sens de l'Histoire (un entretien exclusif avec Z. Luchador)



-"Bordel, où est ce que j'ai foutu le mode d'emploi de ces tubes de peinture ?"



NR : Bonjour Zébulou, vous avez accepté de quitter quelques jours votre ermitage doré afin de nous accorder une série d’entretiens exclusifs autour des grandes questions qui ont jalonné votre itinéraire intellectuel.  Nous vous en remercions chaudement. 
 
ZL : De rien, je commençais à m’emmerder ferme dans ma résidence sous les tropiques et j’ai atteint le niveau 7568 de Candy Crush. Je sature un peu. Votre invitation tombe à pic.

NR : Vous êtes trop aimable. Voici donc une première question, tirée de vos réflexions de jeunesses : l’histoire progresse-t-elle ?

ZL : La véritable question serait, « l’Histoire (notez la majuscule) a-t-elle un sens ? » Le mot « sens » étant ici pris dans l’acception de direction, de but. C’est une question que les marxistes se sont longtemps appropriée mais qu’il est aujourd’hui possible d’aborder sans dogmatisme. 

NR : C’est heureux !

ZL : En effet, le matérialisme historique considérait que la succession des évènements, ce que nous appelons ici l’histoire, était déterminée quasi mécaniquement par un certain nombre de phénomènes (la dialectique, la praxis,  la lutte des classes, l’économie considérée comme scientifique…). Cette mécanique implacable aurait provoqué une succession d’évènements prévisibles dans leurs principes conduisant logiquement à la réalisation de la société sans classe (en passant par la dictature du prolétariat).

NR : Un genre de scientisme en fait, une croyance naïve en l’omnipotence de la science.

ZL : Exactement, mais comme l’a démontré dès le début du XX° siècle le très grand, l’immense mathématicien Henri Poincaré, il est totalement impossible de prévoir l’évolution d’un système qui a plus de trois variables indépendantes. Cela aurait dû suffire pour que les marxistes admettent que le sens de l’Histoire était un leurre. Les sociétés humaines sont régies par un très grand nombre de paramètres indépendants qui conduisent inévitablement à des évolutions à caractères chaotiques (au sens mathématique du terme).

NR : Est-ce à dire que, par nature, toutes les sociétés humaines finissent dans le chaos ?

ZL : Absolument pas ! Cela signifie simplement  que l’évolution des sociétés humaine n’est ni prédictible ni même modélisable, un peu comme le climat. Les grand nombre de variables entrant en jeu produisent des résultats dépendants fortement des conditions initiales. Une minuscule modification de ces conditions provoque d’énormes divergences. Toute tentative de prévision est donc totalement vaine. Prétendre que l’histoire aurait un sens est une erreur ou, plus probablement, une escroquerie intellectuelle.

NR : Voulez-vous dire que les défenseurs du matérialisme historique savaient que les bases théoriques de leur idéologie étaient minées mais qu’ils ont tout de même promus la dictature du prolétariat ?

ZL : Je n’en sais rien, mais c’est plus que probable. Ces gens-là n’étaient pas que des imbéciles et certains d’entre eux étaient même des génies dans leur genre.

NR : Mais le fait que le matérialisme historique ne fonctionne pas condamne-t-il pour autant l’idée qu’il y ait un sens de l’histoire, une progression ?

ZL : Il ne faut pas confondre progrès et progression. Les sociétés humaines évoluent, elles changent… on peut certainement considérer que dans certains cas, à certaines périodes, elles progressent. Mais c’est tout de même un jugement de valeur. Ce qui est considéré comme bien à certaines époques n’est plus du tout acceptable dans d’autres. Prenez comme exemple l’allongement de l’espérance de vie et la réduction de la mortalité infantile dans toutes les sociétés dans le cours du vingtième siècle. Ce sont, pensez-vous, d’indéniables progrès.

NR : En effet, ce sont des progrès extraordinaire difficilement contestables.

ZL : Pourtant imaginez que dans quelques décennies, les tenants de la deep écologie aient réussi à ce que leurs idées soient devenues la norme : ce que vous percevez comme un progrès, la multiplication du nombre d’êtres humains seraient alors considérée comme un terrible affront à Mère Nature, une chose terrible et haïssable.

NR : Je vois ce que vous voulez dire… l’histoire est déterminée à postériori.

ZL : « L'histoire est écrite par les vainqueurs »  avait dit Robert Brasillach en son temps… Il est aisé, à postériori, de considérer que l’histoire a eu un sens, mais à l’instant où nous vivons les évènements, ce sens nous est caché

NR : Mais pouvons-nous influer sur le cours des évènements ? Pouvons-nous infléchir ce flux pour qu’il adopte une direction plus conforme à nos valeurs, à nos aspirations ?

ZL : Oui, et  c’est le côté paradoxal de la dépendance aux conditions initiales : de minuscules actions peuvent avoir d’énormes effets. En politique, en économie, en polémologie, en marketing, des actions de faibles amplitudes peuvent obtenir des résultats extraordinairement grands… le problème c’est qu’il est tout à fait impossible de pronostiquer ces résultats… qui peuvent même être inverses à l’effet recherché.

NR : Merci Zéboulou, pour ce moment extraordinaire. Nous nous retrouverons pour de  nouveaux entretiens.

ZL : Avant de vous quitter, je voudrais vous donner une autre raison à l’impossibilité de prévoir l’Histoire. Je veux évoquer l’effet de boucle récurrente : si vous trouviez le moyen de prévoir les évènements et que vous communiquiez sur cette prévision, la prévision elle-même deviendrait une part des évènements et en modifierait donc le flux. Ceci créerait une boucle sans fin. La conclusion de cette expérience de pensée est toute simple : si quelqu’un parvenait à prédire les évènements historiques, alors, le déroulé des évènements ne pourrait plus être celui prévu et donc les évènements n’auront pas été au final anticipés. Ceci démontre l’inanité de toutes les prédictions publiées dans les domaines économiques, politiques, sociale…et en « sciences » humaines en général.

NR : Merci Zébulou, nous vous donnons donc rendez-vous bientôt pour un nouvel entretien.

ZL : C’est-à-dire que je n’avais pas tout à fait fini. Je vous aurais bien parlé des méfaits de la moyennisation, de l'incomplétude des systèmes formels et des cygnes noirs, mais puisqu’il semble que votre temps de cerveau disponible ait atteint sa limite, je vous dis à la prochaine.

26 avr. 2017

Léon Zitrone ( alias Groléon ) revient !

L’extraordinaire homme de média hélas trop vite disparu Léon Zitrone (alias Groléon) est revenu d’entre les morts pour une seule et unique interview avec notre reporter. En voici quelques extraits en exclusivité pour nos lecteurs assidus.

-        Notre Reporter : pouvez-vous dire ce que pense le peuple d’outre-tombe de l’élection de M. Trump à la présidence des Etats Unis d’Amériques ?

-        Groléon : Et bien, je dois vous dire que tout le monde s’en moque un peu. Voyez-vous, il n’y a pas de gouvernement chez nous et tout le monde s’en porte très bien. Alors le fait que ce soit machine ou bidule qui soit sélectionné par le système électoral, ça ne nous fait ni chaud ni froid.

-        NR : Mais tout de même, avez-vous suivi cette élection ?

-        Groléon : Il y a eu un tel tam-tam, que nous en avons effectivement entendu parler, mais de là à dire que nous l’ayons suivi, c’est un peu exagéré. Disons que nous en avons eu un lointain écho.

-        NR : Que pensez-vous de l’incroyable retournement de situation ?

-        Groléon : Je dis dire à vos lecteurs que, vu de l’autre rive du Styx , tous ces soit disant sondages, ces commentaires, ces projections nous semble vraiment très vaines. Je leur glisse au passage qu’ils devraient en faire de même et cesser de leur accorder le moindre crédit. 

-        NR : Croyez-vous que l’élection de M. Trump soit une bonne chose pour l’Amérique ?

-        Groléon : Que le candidat du lobby du BTP l’ait emporté sur la candidate portée par les groupes de pression militaro-industriels n’est pas une mauvaise chose.

-        MR : Nous vous remercions pour ces quelques mots qui ont certianement touchés nos lecteurs.

-        Groléon : Il n’y a pas de quoi. 

Maxime N° 365 ;: des causes et des effets.

365 – L’utilisation généralisée des modèles ne permet plus de faire la différence entre les causes et les effets. Pire : elle génère, entret...