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ZL. Le retour d'Albert Combry - 09.2017. ECMY
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Le formidable Zébulou Luchador, le Méta-Stratégiste
international bien connu de nos lecteurs, a daigné partager avec NR (Notre Reporter) quelques réflexions que nous vous livrons aujourd’hui sans fard ni périphrase.
Âmes sensibles, passez votre chemin et plongez-vous plutôt sur l’intégrale de
Bibi Fricotin.
NR : Zébulou, que pensez-vous de l'état dans lequelle nous vivons ?
ZL : L’état n’existe que pour lui-même. C’est
un corps constitué dont les seuls objectifs sont sa propre perpétuation, le développement
de sa taille et l’augmentation de son champ d’action. L’état se développe au
détriment de tout ce qui l’entoure et le nourrit. Les états passés soumettaient
les peuples par la force, les accablaient d’impôts, de règles et de travail
forcé. Parallèlement, les états s’étendaient géographiquement par la guerre et
les alliances matrimoniales ou bien pillaient leurs voisins.
NR : Mais les temps en changés, nous vivons
désormais en démocratie, n’est-pas ?
ZL : Mais, mon cher, les états modernes
font de même, avec des moyens décuplés et plus sophistiqués. La volonté d’augmentation
tendancielle de la taille des états durant leur temps d’existence reste une
constante historique totalement indépendante du type de gouvernement. Que ces
états soient démocratiques ou totalitaires, quel que soit le sens que l’on donne à ces mots, ne change rien au
fait. Lorsque la situation le permet, que le climat est favorable et que le
développement technique, scientifique et économique le permet, l’état s’étend
au dépend du reste de la société qui en a permis l’émergence jusqu’à détruire ses
fondements même et les raisons de son existence.
NR : Quelle est donc l’issue de ce
processus ?
ZL : A ce moment, soit la société s’effondre,
soit elle est absorbée par un état limitrophe, soit elle est razziée par des barbares,
soit une révolution met en selle un nouveau paradigme.
NR : Ne seriez-vous pas un peu pessimiste ?
ZL : L’époque contemporaine n’échappe pas
à la règle, si ce n’est que les organisations
étatiques se sont d’une part mondialisées,
d’autre part se sont hybridées avec les pouvoirs médiatiques et financiers.
Leurs champs d’actions englobent désormais
la quasi-totalité de la planète et la quasi-totalité des peuples. Son effondrement
ne sera donc pas provoqué par la compétition avec un autre système ni par la conquête.
Ce qui se passe avec l’épisode du Covid est une illustration flagrante de ce
qui précède. L’état est un Ouroboros qui se dévore lui-même. Attendons et préparons-nous
à sa chute.
NR : A quelle échéance prévoyez-vous cet
évènement ?
ZL : Je ne suis pas voyant extralucide. Les
moyens et l’emprise des organisations mondiales globalisées dépassent de très
loin tout ce qui a été connu jusqu’ici. Faire un pronostic est une chose mais
faire une prévision en est une autre. Si vous jouez à la roulette russe suffisamment
longtemps, vous finissez nécessairement par vous tirer une balle dans la tête,
quelle que soit la taille du barillet et quel que soit le nombre de balles. Il
est toutefois impossible de prédire à coup sûr quand le coup partira. Il en est
de même avec la chute de la société moderne. Cela est en train d’arriver, mais
le statuquo peut encore durer une paire de siècles, comme une paire de mois. Tout
dépendra de l’avidité avec laquelle l’état continuera à siphonner les forces
qui ont permis son développement, de l’ampleur ses succès tactiques et à quels
évènements extérieurs, cataclysmiques par exemples, il sera confronté.
NR : Merci cher Zébulou Luchador, de nous
avoir fait partager quelques bribes de votre profonde sagesse.
ZL : De rien, à la revoyure.