#105 Il est tout à fait possible d’avoir la foi et pourtant de ne pas croire.
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Godo ou Godi ? Il faut savoir ! ZL/. 03/2022 ECMY (technique mixte) |
Plus court que la Phénoménologie de l'Esprit, plus drôle que le Tractatus Logico-Philosophicus (sauf la chute), moins illustré que Bibi Fricotin. Les visuels comme les textes sont originaux ...sauf mentions contraires.
En l’absence des ressors intellectuels leur permettant de comprendre les mécanismes de la réalité, nous savons bien que les êtres humains, jusqu’à environ l'age de cinq ans, s’imaginent des forces mystérieuses qui provoquent les phénomènes que ses sens perçoivent. Il en vient même à se persuader que sa pensée peut influer sur le cours des choses. En grandissant, les êtres humains perdent en général heureusement cette vision égo centrées et arrivent plus ou moins à décoder correctement d’abord l’existence des choses et des êtres en dehors d’eux-mêmes puis à interpréter à peu près correctement les relations de causalités, à appréhender les chaines logiques d’évènements et d’interactions entre les choses et les gens.
Il existe pourtant en chacun de nous des résidus non digérés de la pensée magique originelle. Nous devons bien l’admettre, nous sommes tous plus ou moins empreints de superstition.
Le monothéisme semble dater de deux ou trois millénaires tout au plus alors qu’il existe des traces d’activité symboliques humaines depuis plusieurs dizaines de millier d’années.
Imaginez un instant la scène : cinq minutes avant l’invention des dieux : pas de dieu ! Ou bien alors, pour satisfaire les croyants, admettons qu’il en existait peut être, mais que les créatures humaines présentes à la surface du globe n’en avaient cure.
Si l’on avait effectivement peur de l’orage et de la nuit, on ne se risquait pas à leur affecter une personnalité. A la rigueur leur attribuait-on une intention… Nous pouvons bien admettre que nos lointains ancêtres avaient intellectuellement à leur disposition une forme de proto-divinité...
Et puis, cinq minutes plus tard : pouf ! Plein de dieux. Un dieu pour la pluie, un pour le vent, un pour le soleil, une grosse déesse pour les gros arbres, un dieu pour le gibier à plume, une déesse plus petite pour les petits poissons des rivières, un tout petit dieu pour les cailloux sur le chemin, un jeune déesse pour la roue des saisons et aussi une déesse pour les rages de dent (qui avaient, suivant certaines preuves archéologiques, beaucoup d’importance dans la vie quotidienne à cet époque) etc.
Nous comprenons avec cette illustration que l’idée de dieu répondait à un besoin. Comme lors du big-bang, une multitude de particules surgit lors de l’enfantement de l’idée de dieu. Chacune d’entre elle reprenait des parcelles de la… disons… sublime intuition originale en l’incarnant dans les éléments de la vie quotidienne de notre ancêtre préhistorique.
Nous ne savons évidemment pas exactement quand à été imaginé, conçu ou inventé le concept de dieu. Les temps préhistoriques ne nous ont pas laissés, par définition, de traces suffisamment explicites pour attribuer sans conteste à tel ou groupe humain ou à tel ou tel individu la paternité de cette représentions qui a obtenue l’incroyable postérité que nous connaissons.
Cet inventeur a vécu très certainement en des temps forts reculés alors que les écritures n’existaient pas, enfin je veux dire, pour ne vexer personne pour l’instant, que les différentes manières d’écrire n’avaient pas encore été mise au point. Mis à part quelque gribouillages miraculeusement préservé à l’écart des intempéries au fond que quelques abris sous roche ; il n’a en définitive été laissé aucune trace précise de l’aventure intellectuelle de ses contemporains et moins encore de la sienne en particulier.
Il est d’ors et déjà bien établi, qu’un tout premier miracle est intervenu à cet instant, qui dut être mémorable même s’il n’a laissé au bout du compte aucune trace précise dans les mémoires.
C’est épatant, mais il semble bien que l’homme inventa plusieurs dieux à la fois ! En effets, les quelques traces laissées par les religions de la nuit des temps et parvenues jusqu’à nous sont toutes sans conteste polythéistes (ou à la rigueur animistes), alors que le monothéisme est, semble-t-il, de création relativement bien plus récente.
516 – Lorsqu'un modèle fonctionne cela ne signifie pas qu’il soit le meilleur modèle possible ni même que cette efficacité soit un indi...