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22 nov. 2020

Ouroboros

 

ZL. Le retour d'Albert Combry - 09.2017. ECMY


Le formidable Zébulou Luchador, le Méta-Stratégiste international bien connu de nos lecteurs, a daigné partager avec NR (Notre Reporter) quelques réflexions que nous vous livrons aujourd’hui sans fard ni périphrase. 

Âmes sensibles, passez votre chemin et plongez-vous plutôt sur l’intégrale de Bibi Fricotin.

NR : Zébulou, que pensez-vous de l'état dans lequelle nous vivons ?

ZL : L’état n’existe que pour lui-même. C’est un corps constitué dont les seuls objectifs sont sa propre perpétuation, le développement de sa taille et l’augmentation de son champ d’action. L’état se développe au détriment de tout ce qui l’entoure et le nourrit. Les états passés soumettaient les peuples par la force, les accablaient d’impôts, de règles et de travail forcé. Parallèlement, les états s’étendaient géographiquement par la guerre et les alliances matrimoniales ou bien pillaient leurs voisins.

NR : Mais les temps en changés, nous vivons désormais en démocratie, n’est-pas ?

ZL : Mais, mon cher, les états modernes font de même, avec des moyens décuplés et plus sophistiqués. La volonté d’augmentation tendancielle de la taille des états durant leur temps d’existence reste une constante historique totalement indépendante du type de gouvernement. Que ces états soient démocratiques ou totalitaires, quel que soit le sens  que l’on donne à ces mots, ne change rien au fait. Lorsque la situation le permet, que le climat est favorable et que le développement technique, scientifique et économique le permet, l’état s’étend au dépend du reste de la société qui en a permis l’émergence jusqu’à détruire ses fondements même et les raisons de son existence.

NR : Quelle est donc l’issue de ce processus ?

ZL : A ce moment, soit la société s’effondre, soit elle est absorbée par un état limitrophe, soit elle est razziée par des barbares, soit une révolution met en selle un nouveau paradigme.

NR : Ne seriez-vous pas un peu pessimiste ?  

ZL : L’époque contemporaine n’échappe pas à  la règle, si ce n’est que les organisations étatiques se sont  d’une part mondialisées, d’autre part se sont hybridées avec les pouvoirs médiatiques et financiers. Leurs  champs d’actions englobent désormais la quasi-totalité de la planète et la quasi-totalité des peuples. Son effondrement ne sera donc pas provoqué par la compétition avec un autre système ni par la conquête. Ce qui se passe avec l’épisode du Covid est une illustration flagrante de ce qui précède. L’état est un Ouroboros qui se dévore lui-même. Attendons et préparons-nous à sa chute.

NR : A quelle échéance prévoyez-vous cet évènement ?

ZL : Je ne suis pas voyant extralucide. Les moyens et l’emprise des organisations mondiales globalisées dépassent de très loin tout ce qui a été connu jusqu’ici. Faire un pronostic est une chose mais faire une prévision en est une autre. Si vous jouez à la roulette russe suffisamment longtemps, vous finissez nécessairement par vous tirer une balle dans la tête, quelle que soit la taille du barillet et quel que soit le nombre de balles. Il est toutefois impossible de prédire à coup sûr quand le coup partira. Il en est de même avec la chute de la société moderne. Cela est en train d’arriver, mais le statuquo peut encore durer une paire de siècles, comme une paire de mois. Tout dépendra de l’avidité avec laquelle l’état continuera à siphonner les forces qui ont permis son développement, de l’ampleur ses succès tactiques et à quels évènements extérieurs, cataclysmiques par exemples, il sera confronté.

NR : Merci cher Zébulou Luchador, de nous avoir fait partager quelques bribes de votre profonde sagesse.

ZL : De rien, à la revoyure.

2 commentaires:

patbac a dit…

L'analyse du Maître Penseur Zébulou-Luchador me semble frappée au sceau du bon sens et de la vision pénétrante quant à l'état des états. Le "désélitisme" général, observé plus spécifiquement en France, semble accélérer le processus de dégénérescence inhérent à tout organisme, qui plus est, tout organisme discordant et instable. Le rejet manifeste et grandissant des élites, gangrène la cohésion des contrôles et brouille la soumission aux messages.

Ce qui paraissait évident hier, semble devenu sinon impossible du moins très difficile désormais, à savoir le respect et l'acceptation d'un consensus, même mou, promis par le "pacte démocratique". L'état démocratique cherche malgré tout à tendre vers une dictature, vieille lune des politiciens sans vision, croyant pouvoir y puiser la force nécessaire à sa longévité, précipitant au contraire la rupture et sa chute.

Il semble que l'histoire s'accélère, qui assiste au turn over incessant de modèles étatiques de plus en plus éphémères à mesure que la connaissance des peuples et les outils qui la diffusent, augmentent. Ces outils ont atteint aujourd'hui une telle fulgurance que l'état est incapable de bâtir un modèle consensuel acceptable.

Suicufnoc (jr) a dit…

Camarade Patbac je te salut, Il me semble que ce qu’évoque notre très respectable compadre Zébulou Luchador n’est pas de savoir si la démocratie est ou n’est pas consubstantielle au consensus (fût-il mou) et encore moins de pronostiquer une accélération de l’Hisoire (notons la majuscule). Il postule simplement que le seul but, la seule véritable mission objective de l’état est son propre développement. Ce développement fût-il obtenu au détriment des conditions mêmes de sa propre existence. S(Jr)

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